jeudi 25 mars 2021

COVID - BIENSÉANCE

 

« Vous dormiez tellement bien qu’on a pas osé vous réveiller.»

Bonne journée, à ce soir.

Dimitri et Delphine

Un matin pas comme les autres, je me sentais mieux, depuis plusieurs longues journées, comme enfermé dans une sombre grotte dont je cherchais farouchement la sortie, pour la première fois j’entrevoyais plus nettement cette lumière tant désirée, recherchée de toutes mes forces ;

sachant que la mort est absence de sensation, philosophiquement je ne n’étais pas pressé de ne plus connaître le plaisir ni même les déplaisirs preuves s’il en est qu’on EST, quand j’aperçus, posé sur la table placée à coté de mon lit d’hôpital écrit au feutre noir sur une lingette un petit mot qui m’émut vraiment et me donna encore plus de courage pour vaincre toutes les tentatives nuisibles qu’exerçait à mon endroit sans état d’âme une Covid déchaînée :

« Vous dormiez tellement bien qu’on a pas osé vous réveiller

Bonne journée, à ce soir. Dimitri et Delphine, infirmiers à l’hôpital de Meaux en Seine et Marne.                                        

C’est vrai, ce virus tue, mais en ce qui m’a concerné, certes sorti d’affaire, je ne puis regretter cette période où hospitalisé j’ai vécu une expérience de vie rare que traduit si bien ce petit mot laissé à mon endroit par Dimitri et Delphine.

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Cette hospitalisation, je ne saurais combien dire aura été pour moi une expérience de vie remarquable ;

assisté par des soignants, des aides soignants, des personnes chargées de refaire le lit ou de la propreté de la chambre, tous et toutes ont fait preuve de bienséance dans un exercice difficile associant sans faille l’éthique de morale, l’éthique de convictions et l’éthique de responsabilité dans le plus parfait équilibre – une expérience inoubliable, ces gens sont l’honneur de cet hôpital de Meaux et peut-être plus encor !

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Dans l’unité d’isolement Covid de l’hôpital de Meaux, les médecins et les soignants m’ont dit la nécessité d’installer une caméra par chambre ( une trentaine ) pour surveiller les patients qui ne contrôlent plus rien, ils arrachent leur masque à oxygène et mettent leurs vies en danger, et bien trop souvent, dans le plus grand désarroi des médecins, la perdent.

Claude Bouvard


1 commentaire:

  1. Cher Régis,
    La lecture de ton "tract" intitulé "France Laïque" (Gallimard) me laisse perplexe et triste. Permets-moi d'abord un commentaire sur le titre. France laïque? Soit. Mais la laïcité n'est-elle que française ? Je ne peux imaginer que tu l'assignes ainsi à résidence. D'ailleurs la France n'est pas laïque à cent pour cent. Le concordat d'Alsace-Moselle met à la charge de tous les contribuables du pays les salaires des prêtres, des rabbins et des pasteurs des trois départements restés concordataires. C'est anachronique et cela déroge à l'indivisibilité de la République. Quant à la loi Debré de 1959, elle détourne des milliards vers des écoles privées pour l'essentiel catholiques.
    Cela ne te dérange pas ? Moi si. Surtout quand les services publics, d'intérêt général, sont en déshérence faute de moyens. Ces deux exemples montrent que l'Église, en principe dévolue au spirituel, ne renonce pas aux privilèges temporels. L'argent public a une origine universelle : l'impôt commun. Sa seule destination légitime doit donc être également universelle. Vouloir supprimer les privilèges, comme ce fut fait le 4 août 1789, dont entre autres l'impôt ecclésiastique (la dîme), ce n'est pas de l'athéisme militant, mais un simple vœu d'égalité républicaine.
    Henri Peña-Ruiz : "Lettre ouverte à mon ami Régis Debray" ( Extrait )
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    http://laicite-moderne.blogspot.com/2021/03/lapres-covid_17.html

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